Partition urbaine – Acrylique et textures mixtes – 80 x 80 cm – 2025
Entre construction et effacement, lignes tendues et matière vivante, Partition urbaine s’inscrit comme une œuvre charnière dans mon parcours.
Elle est née après un long silence, à un moment où le geste avait du mal à revenir, où la toile blanche semblait lointaine. Pourtant, quelque chose a fini par émerger. Une pulsation. Une tension douce. J’ai laissé faire, sans attendre de résultat, en me laissant guider par la matière.
Dans cette composition abstraite, on devine les fragments d’une ville, comme si un paysage urbain avait été pris dans la brume ou les souvenirs. Les verticales s’élèvent et s’effacent, les couleurs se superposent et se répondent — vert d’eau, gris perle, traces rouillées, éclats de lumière… Le tout est traversé par une énergie discrète, presque musicale. Une sorte de souffle organisé, d’écriture flottante.
La texture, quant à elle, joue un rôle central. J’aime la manière dont la surface accroche la lumière, suggère l’usure ou la trace, comme une mémoire gravée. Il y a du silence dans cette toile, mais aussi du rythme. Un battement régulier, comme une respiration revenue.
Partition urbaine, c’est un paysage intérieur. C’est aussi une reprise. Une manière de dire : « je suis encore là, et je recommence à parler ». Elle marque pour moi un retour au geste libre, à l’écoute, à l’envie de créer sans contrainte, dans un dialogue renouvelé entre ma pratique artistique et mon regard de graphiste.